La Simplon Race 2009 vue par Thomas

J’vous raconte un peu ce qui sera certainement ma dernière course VTT de l’année… la simplon  race, qui défonce your face.


Début difficile, la horde me met 100m dans la vue d’emblée alors  je suis pessimiste sur mon état de forme de la journée… Stéphane est aussi dans les parages mais je connais ses débuts prudents. Il finira aussi par se barrer après 10mn, me laissant seul avec mon souffle épais et mes doutes pour la suite des événements. Tant pis, je laisse filer, de toute façon si je veux combler l’écart je me crame. J’estime ma position autour de 20, sachant qu’on est trente il va falloir trouver une autre source de fierté aujourd’hui. Un truc du genre « je dois être le seul dans les 20 à avoir bu 3 dl de rouge hier soir », mais ça ça n’impressionne personne en Valais !


 La 1ère montée dure 1h30, je me focalise sur mes sensations. Après un quart d’heure (ça paraît très long en course) la machine se met en route. Une dent de moins, puis deux, même cadence, même pente : rien à dire, je vais plus vite. En témoigne la mine déconfite des pauvres bougres que je dépose… les mêmes qui m’ont négligemment doublé dans le 1er km… Arnaud R. me choppe la roue sur 2m50 puis se raisonne (…).

L’écart se creuse, je me retrouve seul à un bon rythme, que je tiens jusqu’en haut. Le speaker annonce au moment du passage au sommet, l’identité du coureur qui me précède : Christian jsaipluquoi, vainqueur de l’édition 2006 (ou 07).

De 2 chose l’une :

-          Je suis pas trop mal

-          Le mec n’a plus fait de vélo depuis 2006

 

A mon passage on m’annonce ma position : 7

 

Là je suis carrément bien !

D’après le topo que Stéphane m’a fait en venant (merci au passage) il reste une très longue descente, ¼ d’heure de montée, quelques faux plats techniques sur bisse.

Objectif : garder mon rang. Fût-ce au prix d’une petite prise de risque et au détriment de l’élégance dans les passages un peu chaud.

Et ça marche. Suis concentré. Un coureur passe. Puis crève. Ouf. Bien fait pour ta gueule t’avais qu’à rester derrière.

 

Un autre passe, arrive le ¼ d’heure de montée mais les différences s’amenuisent. Je reprends mon prédécesseur, que j’approche à 5m avant la descente mais que je ne reverrai plus (il descend comme un suicidaire) et mon poursuivant est à 20m au début de la descente. Un jeune allemand. De la même espèce certainement que ceux qui ont cherché à annexer mon Alsace natale il n’y a pas si longtemps. Ca m’aide de le penser.  Je le laisse passer poliment  à 10 mn de la plaine (2h23 au compteur). J’en ferai mon affaire sur le bout de plat en plaine, je le garde en visu sur toute la descente, à environ 40m. Je sais que je suis plus frais que lui, il ne doit sa position qu’à mes 2 déchaussages sur rivière de merde et sur racine oblique de mes couilles.


Mon 7ème rang est quasi assuré. Je vais me pavaner toute la soirée dans les rues de Brig avec mon maillot SunWallis, Hans va me payer un nouveau cadre et une horde de blondes en chaleurs m’attendent à l’arrivée. Facile. En plus j’ai même pas forcé.


Dernière piste 4x4 plutôt roulante. Deux bandes de gravillons séparés par un fouillis d’herbe. Je choisi la bande de droite, côté amont, toujours plus rassurant pour les bikers sans burnes dont je fais partie. Je pense à Toni, qui a dû passer ici à Mach 5 sur la gauche avec une main dans la poche à la recherche de sa schnouf.


Moi je reste solidement tétanisé sur mon guidon, indélogeable. Des buissons dépassent qui me fouettent un peu le coude droit. A 45/50 à l’heure c’est plutôt désagréable, je vais me mettre à gauche.

 

Blam. Spadablam. Crrrrrrrrrr……………………..ting…….ting…….ting……. cuicuicuicuicuicui.

Un des buissons, plus touffus que ses congénères, me bloque le coude droit net. Style le buisson qui a fait du judo pendant des années. Quand on lui a dit qu’une course de bike passerait par là il s’est échauffé toute la nuit. Le 1er couillon qui choisit la droite je le choppe. Au passage de Toni il s’est rétracté. Pas fou le buisson. Au passage de Stéphane il a tenté sa chance. Trop d’inertie le gaillard.


Arrive le p’tit crispé de 59kg sur son vélo… Aucune chance. A cette vitesse, bras droit bloqué net par ce feuillu des tatamis, la suite c’est carré rouge, interdit aux mineurs. Gros coup de raquette. Le choc est assez violent, le vélo à une sale mine. Moi aussi. Choqué, abasourdi. Ça saigne mais je ne sais pas où. C’est pas les cailloux je crois. Ni les buissons. Putain c’est moi. Maman je saigne.  Je suis déjà debout, le guidon braqué à fond à droite, la roue bien dans l’axe du cadre, on dirait un vélo d’hémiplégique. Le cocottes en carbone ont explosé…


De mon côté tout bouge, hanche, côtes, coude et épaule gauche me font un peu mal. Le casque est fendu, un joli caillou incrusté dans une aération, je le laisse, ça va faire warior quand je vais passer la ligne avec le vélo sur le dos…


Un témoin à la mine bien effrayée me ramène avec sa voiture à l’arrivée. Sympa. Je pense qu’il va interdire le vélo à ses enfants…


Pour finir je m’en sors bien, les radios ok, quelques points de suture au coude, un grand trochanter (l’os de la hanche) presque apparent, deux côtes certainement fêlées  et un corps bien meurtri.


Je marche comme un vieux. Suis cassé, presque soulagé du verdict. J’ai eu la trouille. C’était à un de ces moment où on se dit parfois «  p…. si là j’me vautre ». Ben là j’me suis vautré et c’est pas vrai qu’on meurt.

 

Bon tschüss. Plein le c..  des courses VTT.



12/08/2009
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