Le raid Evolénard vécu par Thomas
C'est confiant et plutôt motivé que j'embarque à
bord du breack familial ce dimanche matin. Fede ne viendra pas à Evolène
aujourd'hui, découragée par la météo... (déjà 2 ans de mariage, les excuses pour
manquer un ravitaillement sont de plus en plus "légères"). J'en profite donc
pour faire le trajet avec la caisse de pasha, sièges chauffants, musique,
lève-vitres éléctriques (oui ma Corsa a encore des manivelles!), volant
circulaire,roues rondes, par-brise transparent et portes ouvrantes. Le
luxe!
40mn de confort, me dis-je.... Je sais, pour les
avoir fréquenter la veille en reconnaissance (parce qu je m'antraîne malgré
l'éviction d'Anelka -moi-), que les conditions météo sont du genre à vous
rétracter le sac à gonades. Pas la petite fraîcheur d'une matinée de printemps,
le p'tit "fond le l'air frisquet" d'une aube estivale, non-non, le "putainqu'ça
caille" du val d'hérens! C'est la première fois que je trouve le regard d'une
vache adéquat! Celles qui m'ont regarder passer ce samedi dans l'alpage, dans la
bruine, par 4°C, avait leur regard habituel de grosse bête qui ne peut pas
mastiquer et penser en même temps... et là ça mastiquait sévère.
"Meuh késkifout là suila?"
"Meuh l'est taré?"
Je ne prends pas le temps de leur expliquer que le
lendemain je cours le raid Evolénard et que pour doser les Watts j'ai besoin de
connaitre au mieux la durée de la montée... je ne l'expliquerai pas non plus au
berger que je croiserai quelques bouchons plus loin, lui n'avais pas trop l'air
de déceler un sens à ma présence non plus, pourtant lui ne mastiquait
rien!
Passons.
J'ai donc reconnu le parcours, mis de côté Pinot
Noir et chocolat pendant près de 10 jours, bien mangé, bien dormi, peaufiné
l'entraînement, finit le montage de ma nouvelle monture avec une bonne semaine
d'avance et payé mon inscription à l'avance. Bref: je suis prêt et savoure donc
les derniers instants dans cette bulle de confort qu'est la voiture. J'enfume
Arnaud dand la montée de Vex, ça s'est fait. C'était au programme et personne
n'avait précisé les modalités du dépassement (en fait je ne savais pas que
c'était toi, j'te jure, je s'rais resté derrière mais en semaine je dépasse pas
un chat ave ma corsa... j'en profite!).
Arrivé au Haudères je vais au bistro boire un café
et demander à un coureur attablé à côté (Raphael Pellaud, pour ne pas le citer)
de l'heure du départ. 10h15 grand parcours, me répond-il. Bien, ça me laisse le
temps daller m'échauffer en grosse veste-bonnet-gants et de revenir à la voiture
déposer tout le bazzard. J'arrive donc à Evolène à 10h08 pour aller m'aligner
sur la ligne de départ.... et réaliser que je suis loin du bal....
Seul sur le podium dans la catégorie des couillons
de classe internationale.
La rage dure une grosse minute, puis je
relativise... pas grave. On a qu'à dire que cet acte manqué m'a évité de me
blesser ce jour là. Alors merci ma bonne étoile mais la prochaine fois tu
interviens avant que je paye mon inscription (au passage: qui veut un maillot
taille M, c'est cadeau).
Je remonte donc aux Haudères encourager mes potes
et voire ce qu'Arnaud va casser comme pièce aujourd'hui.
Quand R. Pellaud me voit à l'arrivée, tout propre,
et qu'il me demande pourquoi je n'ai pas fait la course j'hésite encore entre la
main gauche ou la droite.... mais ce n'est pas mon genre... puis il est
quand-même grand, ce Raphaël... Blague à part, le bougre est convaincu d'être
parti à 10h15... et se voit tout désolé des conséquences de l'erreur de
renseignement. Qu'il ne s'en veuille pas, il a juste été le vecteur de ma bonne
étoile... Sans rancune!!!
Aller, au plaisir de vous refaire bientôt un récit
de course vécu de l'intérieur, avec du Rapillard's à l'horizon, du Gratien en
visuel et du Pellaud dans le fossé (sans rancune j'te dis)!
Tom.