Récit du Raid Evolénard par Arnaud

En ce dernier jour de printemps, ou devrais-je dire premier jour d’hiver (le réchauffement climatique n’étant pas le centre du débat), le team, du moins les plus courageux d’entre nous, se rendirent à Evolène pour le mythique raid évolènard…

A en croire la rumeur, les autochtones qui n’aiment  pas vraiment la présence d’étrangers sur leurs terres, auraient pris l’habitude de pratiquer une danse de la pluie et de la neige la semaine précédent  l’épreuve.  Habillés de leur costume traditionnel pour le moins étrange et surtout dans un langage qui leur est propre, ce rituel à fait mouche une fois de plus (comme lors de l’édition de 2004 et de 2008). Le plan B entre donc en vigueur et le parcours est raboté. Pas question de monter plus haut que la limite du 0 degrés, à chaque sport sa saison…

Après 2 courses de misère, (casse de pédalier à liddes après 50 minutes de courses et recasse de pédalier à l’échauffement de Verco) je me dois de remettre les choses en place, marre de tous ces commentaires sur le matos light et pas fiable… Plus nerveux que d’habitude, très concentré surtout, je me rends sur la ligne de départ avec la rage que j’ai emmagasinée lors de mes 2 dernières mésaventures. Aujourd’hui va falloir faire péter les watts !!

Le départ est tranquille, personne ne veut prendre les choses en main. Comme lors des dernières courses, une lutte s’annonce entre Texner et Sun-Wallis, et bien que régulièrement battu en ce début de saison, on a pas l’intention de rendre les armes. Un groupe d’une 10 aine de coureur se détache, ça y est cette fois c’est parti ! Ca respire fort autour de moi, preuve que personne n’en garde sous la pédale. Pascal et Stéphane ont l’air bien, c’est du tout bon pour nous ! Coup d’œil en arrière, Gratien n’est pas loin, pas de Thomas,  leur duel à l’air de tourner à l’avantage de l’oiseau !

 Après 20 de montées je dois laisser filer les premiers. Je subi encore une fois mon traditionnel passage à vide, pas grave, la course est encore longue, il y a moyen de revenir par la suite,  faut laisser passer la crise et limiter les dégâts…

Au départ de la 2ème boucle je me situe à environ 2 minutes des premiers au 9ème rang et et j’ai 3 mecs en visu : Fabrice (le fribourgeois qui porte fièrement le maillot de champion valaisan),  un protéger de Jean Todt qui vient d’effectuer un changement de pneumatique et un Neuchâtelois que je sais pas comment il s’appelle.  Le POWER me revient et je recolle assez facilement. La 2ème bosse me convient bien, on imprime un super rythme et la route en zigzag nous permet de juger l’écart qui nous sépare des mecs de devant. On se rapproche, c’est du tout bon. On se retrouve à 3 au sommet, annoncé à moins de 3 minutes des premiers, je me détache dans la descente et me retrouve 6ème du scratch...

Et puis sur une relance dans la fin de la descente, les pédales tournent dans le vide. Déraillé ? Petit coup d’œil sur la transmission et la à 5 minutes de l’arrivée je lâche un gros « Merde ». Je n’en crois pas mes yeux, la chaine s’est brisée, me reste plus qu’à courir jusqu’à l’arrivée… les 5 minutes se transformeront en une 10aines de minutes de galère. Les concurrents me passent les uns après les autres… je jette quelques coups d’œil en direction de la rivière en pensant y jeter mon bike mais je garde un peu de bon sens et fini en mode duathlon…

Jamais 2 sans 3 qui disait, proverbe de merde peut-être un peu trop vrai, le goût est amer, la frustration énorme et la motivation en a pris un gros coup. A quoi ça sert d’avoir de super jambes pour  subir une telle poisse. Et si la roue finissait enfin par tourner…

Je me console toutefois avec les superbes perfs de mes coéquipiers. Stéphane qui finit 3ème du scratch, Pascal 5ème qui gagne une fois de plus sa catégorie. De son côté Romain réalise une superbe course en se classant 2ème, et en battant au sprint le mec qui domine le début de saison dans sa catégorie ! Bien joué mon gars, nul doute que tu suivras les traces de ton père !

Dans le duel opposant Gratien à Thomas,  l’oiseau est déclaré vainqueur par KO. Le vaincu ne désirant pas s’exprimer sur le sujet  respectons  sa volonté. Nul doute que notre ami barbu s’est débarrassé des critiques du petit alsacien et que, au vue de la situation, il aura une belle année devant lui pour le chambrer à son tour !!

Sur ce, je m’en vais noyer ma détresse en braquant le Macdo, ou en passant ma soirée avec un beautiful bac de glace de 12kg, pas encore décidé…Mais ce qui est sûr c’est que ma bécane va passer les prochains jours cachée dans mon garage…

 

 



21/06/2010
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